La théorie du Donut : une nouvelle économie est possible en Suisse

La théorie du donut : un nouveau cap pour les entreprises suisses responsables

#Industrie
Et si les entreprises suisses adoptaient une nouvelle boussole pour conjuguer performance, justice sociale et respect des limites planétaires ? Inspirée par les travaux de l’économiste Kate Raworth, la théorie du donut redéfinit les fondations d’un modèle économique soutenable. Entre innovation, responsabilité et résilience, ce cadre offre aux organisations helvétiques une opportunité unique de repenser leur rôle dans la société. Décryptage d’un concept qui pourrait bien révolutionner la RSE en Suisse.

Qu’est-ce que la théorie du donut ?

Imaginée par l’économiste britannique Kate Raworth, la théorie du donut (ou Donut Economics) propose une nouvelle manière de concevoir le développement économique. Elle repose sur une double contrainte : assurer un socle social pour l’ensemble des individus, tout en respectant les limites planétaires à ne pas dépasser.

La forme du donut est utilisée comme métaphore : le trou central représente les carences sociales (pauvreté, inégalités, manque d’accès à l’éducation ou à la santé), tandis que l’anneau extérieur symbolise les seuils écologiques à ne pas franchir (changements climatiques, perte de biodiversité, pollution chimique, etc.). L’espace entre ces deux cercles, l’anneau du donut, est l’endroit où une économie saine et juste peut se développer.

 

Pourquoi la théorie du donut intéresse les entreprises suisses ?

La Suisse est souvent citée comme un exemple en matière de compétitivité et d’innovation. Pourtant, les entreprises helvétiques sont elles aussi confrontées à des défis systémiques majeurs : transition énergétique, justice sociale, transparence, attentes sociétales croissantes

Adopter la théorie du donut permet de répondre à ces défis en intégrant une vision holistique du développement durable, bien au-delà de la simple réduction des émissions de CO₂ ou de l’usage du plastique. Il s’agit de repenser profondément le rôle de l’entreprise dans la société et dans l’environnement naturel.

 

Les 12 dimensions du donut : une grille de lecture pour les organisations

Le modèle du donut intègre 12 dimensions sociales essentielles (éducation, santé, équité de genre, énergie, eau, alimentation, logement, justice, participation politique, revenu, emploi, etc.) et 9 limites planétaires identifiées scientifiquement (climat, biodiversité, cycles de l’azote et du phosphore, acidification des océans, etc.).

Pour une entreprise, cela signifie évaluer et ajuster ses impacts à travers ces deux prismes :

  • Minimiser ses externalités négatives sur les écosystèmes et les ressources naturelles.
  • Maximiser ses contributions positives à la société et au bien-être collectif.

 

Comment appliquer la théorie du donut à son entreprise ?

Voici quelques pistes concrètes pour intégrer le donut dans la stratégie de votre organisation :

  1. Cartographier ses impacts : réalisez une évaluation des externalités sociales et environnementales de votre activité.
  2. Redéfinir la mission de l’entreprise : pourquoi votre organisation existe-t-elle ? Comment sert-elle l’intérêt général tout en générant de la valeur ?
  3. Adopter une gouvernance inclusive : intégrer les parties prenantes (collaborateurs, fournisseurs, territoires, ONG, etc.) dans les processus décisionnels.
  4. Favoriser les modèles circulaires : privilégiez la réparation, la réutilisation, la mutualisation et le recyclage.
  5. Mesurer au-delà du profit : introduisez des indicateurs de performance extra-financiers, liés au climat, à la biodiversité ou à la justice sociale.

 

Exemples d’entreprises suisses inspirées par le donut

Plusieurs entreprises suisses commencent à intégrer ces principes dans leur stratégie :

  • Patagonia Suisse (dans le secteur de l’habillement) mise sur la transparence totale de sa chaîne d’approvisionnement et des produits conçus pour durer.
  • Mobility réinvente la mobilité urbaine en Suisse avec un modèle d’usage plutôt que de possession.
  • Faireswiss développe des produits alimentaires suisses issus du commerce équitable local.
  • Swiss Post vise la neutralité carbone d’ici 2040, avec des objectifs environnementaux ambitieux.

Ces acteurs montrent que durabilité et performance ne sont pas incompatibles, bien au contraire.

 

Les bénéfices d’une approche « donut-compatible »

Intégrer la théorie du donut dans son modèle d’affaires permet :

  • D’anticiper les réglementations suisses et européennes de plus en plus strictes (CSRD, LkSG, etc.).
  • De renforcer sa réputation et sa marque employeur.
  • D’attirer des talents engagés et soucieux du sens de leur travail.
  • D’innover en développant des produits et services plus durables.
  • De résister aux crises grâce à une meilleure résilience organisationnelle.

 

iimpact.ch vous accompagne vers un modèle économique régénératif

Chez iimpact.ch, nous croyons que la théorie du donut peut servir de boussole stratégique pour guider les entreprises suisses vers un futur à la fois prospère et respectueux des équilibres sociaux et écologiques.

Nous proposons des diagnostics RSE, des formations, et des ateliers participatifs pour aider les organisations à s’approprier cette grille de lecture et à transformer leur modèle économique de manière pérenne.

 

Conclusion : vers une économie suisse du donut ?

La transition vers une économie régénérative ne relève plus de l’utopie. La théorie du donut offre un cadre clair, tangible et actionnable pour aligner l’économie suisse sur les besoins de la planète et des populations. En tant qu’entreprise, adopter cette logique, c’est faire le choix d’un engagement stratégique, éthique et durable.

Le futur de la compétitivité helvétique passera par sa capacité à réconcilier prospérité et durabilité. Le donut n’est pas une fin, mais un chemin vers un nouveau récit économique.

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