Contexte & objectifs de l’étude
Mazars a mené au début de 2024 une enquête approfondie sur la première vague de rapports de durabilité (CSRD) publiés par les entreprises cotées européennes soumises à la Directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD). L’étude vise à identifier les tendances clés, les bonnes pratiques, ainsi que les zones d’amélioration dans la mise en œuvre des normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) (LinkedIn, Forvis Mazars).
1. Adoption de rapports CSRD conformes
- 72 des 85 entreprises de la « Wave 1 » (cotées à Amsterdam) ont volontairement publié un rapport pleinement conforme aux normes ESRS, malgré l’absence de transposition légale aux Pays‑Bas (Forvis Mazars).
- Une minorité a publié des rapports partiels, souvent en préparation de la conformité future.
- Ce comportement volontaire reflète une volonté croissante d’alignement avec les meilleures pratiques européennes en durabilité, même avant l’imposition légale.
2. Une explosion du volume des rapports
- La longueur moyenne des déclarations durabilité a triplé, passant de 36 pages (pré‑CSRD) à 91 pages en 2025 (avec des extrêmes allant jusqu’à 217 pages) (Forvis Mazars).
- Cette inflation s’explique par le nombre élevé de données obligatoires sous ESRS, entraînant davantage de détails, de niveaux d’analyse et de mise en contexte.
3. Principales normes ESRS traitées
Les normes les plus souvent couverts :
- S1 – Workforce interne (100 % des entreprises étudiées)
- E1 – Changement climatique (99 %)
- G1 – Conduite des affaires (88 %)
Le standard S3 – Communautés affectées n’est mentionné que par 28 % des entreprises.
Un plus large éventail de normes est observé dans les secteurs industriel ; moins dans les services, l’immobilier ou l’hôtellerie (Forvis Mazars).
4. Matières matérielles & double matérialité
- Le nombre moyen de matières CSR matérialisées est passé de 11 à 15, indiquant un affinement des processus de maturité ESG (Forvis Mazars).
- En moyenne, chaque entreprise identifie 22 Impacts, Risques et Opportunités (IRO) grâce à l’évaluation de la double matérialité.
- Les risques et impacts négatifs représentent près de 2 tiers de ces IRO, sauf dans le secteur financier où l’accent est davantage mis sur les risques (61 %) (Forvis Mazars).
- À noter : les formats de divulgation varient, ce qui rend parfois la comparaison difficile (certaines entreprises agrègent plusieurs IRO par thème).
5. Engagement des parties prenantes
- L’étude identifie 12 catégories de parties prenantes généralement consultées : salariés, clients, investisseurs, fournisseurs, communautés locales, etc.
- Le secteur transports et retail présente un engagement moyen avec 8 groupes, tandis que l’immobilier et l’hôtellerie sont en dessous (3 groupes en moyenne) (Forvis Mazars).
- Les principales méthodes : entretiens directs, enquêtes, ateliers de feedback, town halls pour les employés, rapports investisseurs, codes de conduite pour fournisseurs, etc.
- Les auteurs soulignent que l’engagement bilatéral et centré sur la durabilité est essentiel à un processus DMA (Double Materiality Assessment) efficace (Forvis Mazars).
6. Plans de transition climat & objectifs Net Zero
- 66 % des entreprises ont un plan de transition climat incluant un objectif Net Zero d’ici 2050, intégré dans la stratégie et la planification financière, et validé au plus haut niveau (Forvis Mazars).
- 26 % en ont partiellement défini certains éléments clés, et 5 % sont en phase de développement.
- Cette progression illustre une montée en maturité des entreprises en matière de gouvernance climatique.
7. Enjeux & axes d’amélioration
Comparabilité limitée
- Les formats hétérogènes (agrégation par thème vs. détail par IRO) compliquent les comparaisons sectorielles ou inter-entreprises (Forvis Mazars).
Surabondance de contenu
- L’augmentation significative du volume exige des lecteurs plus expertes, mais peut dissuader les non-initiés ou les parties externes.
Couverture variable
- De nombreuses entreprises omettent les sujets moins structurants comme S3 – Communautés affectées.
- L’engagement des parties prenantes reste limité dans certains secteurs (immobilier, services).
Besoin de consolidation
- Alors que la réglementation évolue, les rapports devraient tendre vers plus de normes harmonisées, surtout pour la future vague d’entreprises (Wave 2 prévue en 2027).
8. Recommandations pour les futures entreprises (Wave 2 – 2027)
- Benchmarking rigoureux : tirer parti des tendances et des modèles déjà publiés par les entreprises de la Wave 1 pour structurer ses propres rapports.
- Homogénéisation des formats : faciliter la comparabilité tout en conservant précision et pertinence.
- Renforcement de l’engagement des parties prenantes, en ciblant davantage de groupes et en multipliant les modalités (entretiens, ateliers, feedback multi‑canal).
- Intégration systématique des plans climat dans la stratégie d’entreprise, via des objectifs Net Zero clairs et approuvés au niveau de gouvernance.
- Transparence accrue sur les IRO, notamment les impacts environnementaux, sociaux et ceux liés à la gouvernance.
Synthèse
Ce rapport Mazars 2024 sur le reporting CSR / durabilité offre une photo‑instantanée de la manière dont les entreprises européennes ont abordé la Directive CSRD et les normes ESRS dès leur première application. Il révèle une adoption majoritaire, une explosion du volume des rapports, une identification accrue des enjeux matériels via la double matérialité, un engagement varié des parties prenantes et des plans climat Net Zero 2050 soumis à gouvernance. Malgré des progrès évidents, des challenges subsistent, notamment en matière de comparabilité, de couverture complète et de structuration des informations. Les entreprises de la wave 2 (2027) doivent s’inspirer des bonnes pratiques identifiées pour améliorer la qualité, la lisibilité et la fiabilité de leur reporting extra‑financier.
Conclusion
L’étude Mazars Survey CSR Reporting 2024 propose un aperçu précieux de la première phase de mise en œuvre des obligations CSRD / ESRS. Avec un positionnement SEO stratégique, ce résumé met en lumière les principaux chiffres, axes d’amélioration et recommandations pour les entreprises à venir. Il sert de référence centrale pour iimpact.ch, en tant que ressource pour les professionnels cherchant à optimiser leur rapport de durabilité, renforcer leur ESG reporting et anticiper les exigences réglementaires à venir.